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Stéphane Lallemand et Jean-Luc Hattemer |
Présentation de l'exposition par Stéphane Lallemand.
Tout part de la découverte de Givry et de son architecture singulière... Une géométrie symbolique omniprésente qui trouve son point d'orgue à la "Halle Ronde" au centre de laquelle s'élève un escalier en colimaçon monumental signé par son auteur: JN Barbesson, dit La Tendresse de Duras ".
Si le cube blanc, le fameux "white cube" si cher à la muséographie de l'art contemporain se prête
particulièrement bien à l'exposition par sa neutralité architecturale, les deux lieux proposés
pour cette exposition en sont l'exact opposé. La simple juxtaposition de travaux posés contre cette architecture n'était pas envisageable, c'est donc un propos inverse qui a été retenu, celui d'un dialogue avec les composantes de l'architecture.
La "Halle Ronde" dont, son nom l'indique, aucun mur n'est plan, oblige à considérer l'espace selon un point de vue à 360°. L'escalier qui s'élève en son centre propose virtuellement une élévation et matérialise donc cette troisième dimension.
La
vision euclidienne propre à la perspective conique des peintres ne peut s'appliquer dans cet
espace, restent donc les trois dimensions du sculpteur auxquelles s'ajoute le mouvement dans
les mobiles de Joseph Kieffer.
Le
tore de révolution de Jean Luc Hattemer, support d'une danse effrénée de spermatozoïdes,
comme ses "baignoires", font écho aux éléments de la colonne centrale et à la fontaine proche,
tout comme le nuage qui semble léviter sur une "bassine montagne".
Les mobiles sont presque la représentation physique de l'effetproduit sur la vision lors de _
l'ascension de l'escalier.
Les photographies de Stéphane Lallemand font écho aux Maîtres Anciens et à cette perspective
cônique dont le modèle représenté sur une série de gravures de Dürer est repris dans la photographie titrée "l'Invention de la perspective".
La chapelle de Cortiambles, dont il ne subsiste que la croisée du transept propose une vision sur
une architecture religieuse proche d'une maquette par les vues éclatées et les transparences dues
aux destructions du chœur et de la nef.
Les pièces qui y sont présentées évoquent toutes cet univers des bâtisseurs. Ceux du passé sous
la forme d'un hommage à leurs pratiques et à leur savoir faire, confrontés aux matériaux contemporains.
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Joseph Kieffer et la brouette miroir de Jean-Luc Hattemer
en photographe |
La bétonnière en béton (vraiment en béton) de Joseph Kieffer accueille le visiteur, qui aperçoit le dessin dans l'espace réalisé en fers à béton de Robin Godde.
La brouette miroir de Jean Luc Hattemer permet une vision singulière sur cette architecture par
l'effet de reflets multiples qu'elle offre en la promenant dans l'espace, une sorte de rétroviseur
horizontal.
La "Tour d'ivoire" de Stéphane Lallemand, couronnée d'un mâchicoulis dont l'accès serait
interdit par une couronne de tesson de bouteilles, offre une vision un peu noire du bâti individualiste qui isole en croyant se protéger.
La cloche en verre églomisée
(technique antique d'application de métaux précieux en couches fines) comme un miroir trouve naturellement sa place silencieuse dans l'axe de la tour de croisée en se confrontant avec le "BOUM" de Joseph Kieffer qui nome ainsi la destruction de l'édifice.
Quatre points de vue d'artistes qui se rencontrent en échangeant des regards poétiques sur des
architectures fortes et qui essayent de dialoguer avec elles sans la dénaturer.
Cette double exposition se tient :
1. à l'
église de Cortiambles jusqu'au 20 septembre. Elle est visible tous les dimanches après-midi de de 15 h à 19 h,
2. à la
Halle ronde de Givry du 7 au 19 juillet. Elle est visible tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h 30.