Mélodie Fake ou la dilution de l'art dans le chocolat

Les "têtes de l'art"
Halle ronde, le 9 septembre 2014 - Vernissage du second volet de Mélodie Fake à la Halle ronde - Après Bois contre bois de Will Menter et Jane Norbery en 2010, les peintures et sculptures sur métal de Renaud Contet en 2011, Résonances et les gigantesques toiles en 3D de Patrice Mortier en 2012, Danse avec les loups de Christophe Meyer en 2013, nous tournons une nouvelle page. Pour notre 5e cycle d’exposition “art contemporain”, nous accueillons Daniel Brandely et Sylvie Hoarau dans Mélodie Fake.

Rappelons qu'avec l’art contemporain, A2c fait le pari de l’extravagance et de la différence. L’installation de Mélodie Fake à Cortiambles a été inaugurée le 22 juin avec une performance de Daniel et Sylvie dans la tradition Dada.

Benoît Dessaut et Daniel Brandely
pendant la vente aux enchères
Au coeur de cette soirée du 9 septembre, Daniel Brandely associé à Benoît Dessaut, commissaire priseur dans le civil ont conduit une inattendue et drolatique vente aux enchères des oeuvres exposées... La première mise à prix a porté sur un ensemble de masques en plâtre figurant des têtes d’éléphant, de coq ou de cochon... présentés par l’artiste comme étant des “têtes de l’art”... Le commissaire priseur a annoncé la mise à prix : “50 € !”... L’attention du public est montée d’un cran... On s’est approché pour mieux voir, mieux évaluer ces faces blanches immaculées tournées vers le ciel : de simples moulages réalisés d’après des sculptures : des œuvres d’artiste, détournement d’œuvres d’artiste dont a perdu la mémoire. Après un instant d’embarras, la première enchère est venue du public... Puis le duo improbable de l’artiste et du commissaire priseur a enchaîné une demi-douzaine de mises à prix : l’image mélaminée d’un fauteuil déchiré de Victor Hugo, puis une image de repose pieds, puis un formidable dyptique présentant un texte codé extrait du livre d’Isis... Pour une somme modique, il devenait possible de devenir propriétaire d’une oeuvre de Daniel Brandely dont des œuvres similaires figurent à l’inventaire du musée Denon de Chalon-sur-Saône.



L’opération s’est déroulée avec la présence de nombreux élus dont celle de Juliette Méténier-Dupont, maire de Givry.

De son côté, Animation en Côte chalonnaise avait préparé un buffet particulièrement soigné, rehaussé par une formidable composition en chocolat offerte par la chocolaterie Bry de Givry : des “Phrases à manger” écrites avec des chocolats dans plusieurs langues. Chaque chocolat mangé est aussi une perte de sens...

L’art serait-il inutile comme l’a affirmé Benoît Dussaut du haut de son perchoir de commissaire priseur ? En tout cas, sans être pessimiste, voici un écosystème où on oscille entre idéal (Mélodie) et fausseté (fake).
Cette exposition sera visible à la Halle ronde jusqu’au 25 septembre, tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h 30, entrée gratuite. Pour les amateurs, il reste encore quelques chocolats.

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