Novembre 2015,
trois sculpteurs se rencontrent halle ronde à Givry.
Dans le colimaçon de l’escalier, les chevaux de Raghad s’ébrouent.
Telles les tuyères d’une fusée, les naseaux des mustangs frémissent.
Les sabots grattent le sol, soulevant dans l’air des poussières d’étoiles.
Visiteur, sous tes pas, entends- tu bruisser les pierres?
C’est alors qu’un cliquet d’horloger libère le mouvement.
Ta-ga-da, ta-ga-da, c’est le martèlement intemporel, du grand manège hélicoïdal.
L’escalier se dérobe, les marches d’Aladin deviennent tapis roulant.
Le bruit de galop s’amplifie faisant vibrer les dalles.
Alors, la halle ronde toute entière s’illumine puis s’élève,
Telle une toupie quittant son piédestal.
Sous le regard émerveillé d’une mère berçant son enfant,
Edwige, la chouette médusée, déploie ses ailes et se laisse aspirer.
La danseuse modèle de Yolande étire ses bras longilignes,
Et se fond dans le courant ascendant.
Le tourbillon du carrousel les emporte,
Dans le fracas rythmé de la chevauchée.
La halle ronde entre en résonance et devient… soucoupe volante !
Ces mustangs de passage à Givry sont des chevaux de conquête et
Le manège fantastique s’envole pour une odyssée sidérale.
Là haut dans le ciel de Jacques,
Un robot vous invite à lui serrer la tenaille.
Un gros poisson rouge bulle dans la mer de tranquillité.
Promeneur oisif, il se toilette en froissant ses écailles.
Aux quatre chemins un insecte volant nous grille la priorité.
La terre nous apparaît déjà bien loin.
Etrange planisphère qui brille encore dans sa cuirasse rapiécée.
Elle a subi nos guerres, comme l’attestent ces
Paysages fragmentés, cabossés, cloués.
Et ces morceaux d’écorce argentés, un peu partout éparpillés.
La terre était ronde mais les hommes l’ont ratatinée.
Aujourd’hui, la terre est plate, comme une limande recyclée.
Pardon Galilée, cela doit vous sembler tragique ?
Grand Merci à nos artistes pour cette superbe expo,
En ce lieu si magique …
Philippe Arnal
Ah oui, j’oubliais : "Je suis fier de ma femme"